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Au bout de Moi-même
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Au bout de Moi-même
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26 mai 2008

Retrouver le goût

C'est difficile de revenir ici. C'est difficile de coucher les mots et de tenter d'écrire sur un vide.

Tout s'enchaine très vite, on compte les semaines, du "après".
On compte les semaines avant les vacances, plus qu'une semaine, je compte, je compte..

J'ai le cerveau qui révise des cours, mais j'ai la tête qui pense à autres choses.

Hier, on devait faire quelque chose avec l'urne. Parce que on voyait pas ça chez Maman, ni chez un de nous, mes sœurs et moi. Et chez sa copine encore moins.
Alors, on n'avait mis l'urne dans une Église d'un village de vingt personnes, avec une vue sensationnel, une superbe vallée, bien verte, avec des chevaux.
C'est vrai que c'était un beau lieu de recueillement, dans un lieu neutre, où ma mère avait accès avec une énorme clé.
Mais on devait faire quelque chose. Cela durait.

Je crois que j'ai réalisé hier que plus rien ne serait pareil. Je ne sais pas quand exactement, j'ai eu le souffle coupé, et me dire que tout cela c'était vrai.
J'ai passé plus d'une semaine à me répéter, dans le bus, dans le métro, en marchant, en courant, avant de dormir "mon grand frère est mort", j'ai passé plus d'une semaine à me répéter cette phrase jusqu'à ce que j'imprègne bien l'information.

Chacun a sa façon de réagir à la mort.
Moi, il ne faut pas trop parler, j'évite mon psy, je parle de façon détacher du genre grand film hollywoodiens.

On devait normalement ouvrir cette urne, pour libérer les cendres dans la campagnes, près des champs et des vignes.
Sauf qu'on n'a pas pu.

Cette scène comique me hante, de mes sœurs avec leurs clés qui essayent d'ouvrir l'urne. Digne d'un bon film anglais, du style "Quatre mariages et un enterrement", sauf que moi je porte ma mère qui hurle, parce qu'elle ne veut pas de dispersion.

Finalement, l'ami de mon frère avait creusé un trou pour enterrer l'urne, et donc on a tout enterré...

Il y a des images récurrentes, des visages que je n'arrive pas à effacer, des paroles difficiles à comprendre.
Je ne reconnais pas ma mère, je ne comprends plus très bien les raisonnements de chacun.

Je suis de loin de tout ici. Je tente de travailler mes cours et d'aller travailler dans mon école, mais les enfants m'insupportent.
J'ai besoin de vacances. Je voudrais que mon cerveau s'arrête.

Je bois aussi beaucoup trop, je n'ai jamais autant fait la fête que ces dix derniers jours. A ne rien comprendre à la psychologie.
Ce besoin de vie, que mes grandes sœurs ont elles aussi besoin.

J'ai passé une semaine horrible, la semaine juste avant cette pause chez Moi.
C'était horrible, avec B. On s'est disputé juste avant mon partiel d'allemand, je suis tombée par terre, j'ai eu mal partout.

Et mon retour, là, est formidable.
Je vais bien, j'ai la gorge nouée, je passe mes partiels, je ne dors pas, je suis amoureuse.
Et puis, tout passe, je compte les semaines.

Je compte les semaines. 



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Commentaires
B
Je...<br /> <br /> <br /> Voilà.
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