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Au bout de Moi-même
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Au bout de Moi-même
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26 décembre 2008

"En ce temps là j'avais vingt ans"

J'y pense depuis hier soir. D'écrire ici. De me livrer.

Pierre Bachelet tourne à fond sur Deezer. Papa écoutait et écoute toujours ce chanteur. Cela me rappelle notre famille, mes frères et sœurs vautrés dans la canapé, ados boutonneux et moi, petite gamine de deux ans, avec mes couettes et mes lunettes, qui sautent sur eux. Je me souviens de ce super Noël, je devais avoir.. Six ans. Papa Noël m'avait offert la maison  Playmobil du style XIXème siècle. Papa et GrandFrère avaient construit la maison pendant deux bonnes heures, ma GrandePetite Soeur était tombé dans la sapin, car trop d'alcool. Moi je riais très fort en jouant à la poupée et "Papa, tu te depêches !!!!!"

Je crois que Papa était heureux. Maman aussi. Je les vois rire et je vois le bracelet que Papa avait offert à Maman. Je vois le sac que mes soeurs avaient eu et je vois le copain  de GrandeSoeur qui est aujourd'hui son mari. C'était il y a quinze ans.

GrandFrère était avec son amie, sa future femme, cette pute.

Noël a été difficile pour nous. J'ai été traversé de sentiments contradictoires pendant un mois. Redoutant le moment, excitée par le moment. Des pensées d'adulte dans des envies d'enfant.

J'ai toujours adoré Noël, malgré le divorce, malgré la solitude de ma mère, malgré l'éloignement de mes frères et soeurs. Parfois ils étaient là, parfois non. Parfois j'étais avec Papa, parfois avec Maman. Je n'ai jamais été traumatisé par ce va et vient à Noël entre mes parents. Certes, chacun a toujours voulu faire mieux que l'autre, avec un net avantage pour mon père. Mais Maman faisait toujours des cadeaux sentimentaux.

J'ai pensé à mon GrandFrère très fort. Cela fait six mois qu'il nous a quitté, qu'il est parti. C'est maintenant que j'ai mal, c'est maintenant que je me rends compte de ce que c'est la mort. Je comprends aussi les notions de paradis et d'enfer, voulues par les religions. Cela permet à ceux qui restent de faire le deuil : si la personne décédée était aimé, on espère le paradis, un état où elle sera mieux, plus à l'aise que nous. Nous, qui  sommes comme de cons à pleurer et se remémorer les souvenirs, les photos, seules preuves de son existence près de nous. Et puis si on n'aimait pas la personne, c'est l'enfer, vivre pire que nous sur cette Terre.

Je comprends de mieux en mieux ces notions, c'est très dur de se dire que mon GrandFrère n'est plus rien, sauf de la poussière dans une urne, que ce grand gaillard a été réduit en cendre, qu'il est enterré dans un champs. Quand on se détache du sentimental c'est très dur de s'imaginer tout cela. Je sais que mon Frère est mort, mais je ne sais pas comment le vivre. J'ai l'impression que je peux le voir tout de suite, là, qu'il arrive. Qu'il va appeler Maman. Il me manque énormément, sa place était essentielle dans la famille. Il faut toujours un drame dans une famille pour que chacun se rende compte de la place des autres. C'est triste mais c'est ainsi.

J'étais seule avec Maman et son chagrin le 24 au soir. Je comprends mes soeurs qui fuient ce genre d'entretien avec Maman. J'ai eu le droit à la panoplie de pleurs, de désespoir. J'ai tenu, je n'ai pas craqué. Nous avons mangé en très peu de temps mais des choses bonnes, puis nous avons regardé des comédies et nous sommes allées nous coucher vers une heure du matin. Quelque chos de simple, pour ne pas oublier la peine mais pour la supporter. J'ai pleuré dans mon lit une partie de la nuit, en me disant que notre famille n'avait pas de chance, je pensais à ma mère, à ces deux divorces, à toutes les couleuvres avalées.

J'ai pensé à mon année terrible, entre rupture, décés et problèmes de santé.

J'ai rêvé de l'AutreConnard cette nuit. Cela me tue de penser à lui, à tous les espoirs que j'avais mis dans ce couple qui finalement a explosé pour une histoire de cul qui dure. Ils s'aiment, hein. J'espère qu'il connaïtra un jour une vraie bonne douleur amoureuse, de celle qui vous consumme et vous bouffe de l'intérieur, de celle qui fait que six mois après tu es toujours capable de lui péter la gueule.

D'un autre côté, je vis ma vie amoureuse tranquillement, comme bon me semble. J'embrasse un peu qui je veux, je bois ce que je veux. Apperement je suis dans une relation depuis plusieurs mois. Mais je ne ressens rien, alors que le garçon m'aime selon lui. J'ai envie de m'enfuir en courant, mais je ne sais pas, je reste, alors que je sais très bien que je suis en train de faire la conne, avec un très grand C. Je fais tellement la conne que j'ai du dire au Garçon que je ne tomberais pas amoureuse. Et lui m'a répondu que ce n'était pas grave, je n'avais qu'à faire semblant. Sauf que là je ne peux plus vraiment faire semblant. J'erre complétement.

J'ai embrassé le Très Bon Copain de l'Homme qui me hante à longueur de journée.

J'étais un peu pompette, l'Homme, qui joue très bien le rôle de mon meilleur ami, dansait avec moi, me touchait le dos, le ventre, me prenait dans ses bras. Le Très Bon Copain me regardait et demandait à l'Homme de lui faire un peu de place, pour qu'il puisse m'embrasser.

Je ne sais pas pourquoi j'ai accepté. Peut-être pour prouver que d'autres garçons pouvaient me désirer, pour montrer que j'étais sur le marché, que si l'Homme n'avait pas compris que j'étais une fille, qu'il comprenne. Je ne sais pas pourquoi j'ai fais ça. Je ne le regrette pas. Mais j'envoie tellement de signes contradictoires à l'Homme.

Surtout que nous en avons déjà parlé tous les deux. Qu'il dit que non ce n'est pas possible, que oui il est attiré par moi, mais que non, car mon passé. Et surtout moi. Qu'il est mon ami, et qu'on doit faire attention à ce qu'on fait.

On s'appelle tous les jours, il est capable de me défendre,de débarquer chez moi n'importe quand, on s'organise nos petites sorties tous les deux, il séche des cours pour moi, je fais de même, je retarde un train pour aller le voir à l'hopital, j'ai failli mourir de peur lors de cette opération, je suis allée le voir la première avec son ami d'enfance. Il a énormément de charme, il est à l'aise partout, parle de tout et se perd dans des débats philosophiques, a son groupe dont je suis l'attachée de presse, il m'a remise en selle dans mon engagement, il m'a fait connaître des gens incroyables, on parle musique/ politique pendant des heures. Bref.

Et si même après une opération difficile du cerveau, je le trouve mignon avec ses bandages partout, je suis dans la merde je crois.

De toute manière, hein, Paradoxa.
Pas pour rien.

Joyeuses fêtes à tous !

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