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Au bout de Moi-même
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Au bout de Moi-même
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31 août 2006

Bizarre

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Un mot qui revient inlassablement dans mon vocabulaire.
Tout ce qui m'arrive est bizarre.
Tout ce que je vois est bizarre.
N'est plus dans le réel. Ou n'y a jamais été.

Je me souviens d'une période où chaque chose, objet, action me faisait pleurer ou rire.
Aujourd'hui, je reste stoïque devant des situations qui pourraient bien me causer de la peine.
Je reste insensible aux charmes du shopping et je ne pleure plus sur des quais de gares.

Le soleil caressait ma peau gentiment tout à l'heure dans ce train qui me ramenait dans MaVille.
C'était un peu comme un retour.
Mais en fait, j'avais l'impression de n'être jamais partie.

Il y avait pourtant eu des confidences de filles, des fleurs, des baisers, un restaurant, des pleurs.
Tout pour faire des humeurs en fait. Tout pour donner un coup de main à une amitié et à un amour.
Mais je ne sais plus, je me sens vide comme si on m'avait pressée comme un citron.

J'ai eu mon bel appart dans le 14ème.
Je crois que je suis restée sans voix et j'aurais pu pleurer.
Mais je ne sais pas, cela aussi c'était irréel de me retrouver là avec Maman, de signer un bail, de prendre le métro.
Cela me semblait tellement pas moi, tellement une autre personne dans la glace.

Quand je suis arrivée à Nancy, je me sentais tellement légère, tellement proche de cette ville. Elle m'attendait sur le quai et j'ai balancé mes sacs pour lui sauter dessus.
Les Dvds sous la couette, les confidences, tous les trucs qui m'ont manquée pendant deux mois.
Tout ce qui fait que je m'attache fort.

Il y a eu les fleurs et son sourire sous ce parapluie avec son grand manteau noir.
Ce premier baiser tendre et si complice à la fois.
Je crois que je me suis pris une claque dans la gueule, comme si on venait de me réveiller.
J'ai pleuré. Fort. Mais j'étais dans ses bras et cela faisait du bien d'effacer tout ce passé.

Je crois que j'ai failli me réveiller de cette léthargie où je suis plongée maintenant depuis un an.
Comme une autiste qui regarde les gens passés autour d'elle mais qui ne voit rien.
J'ai peur de me réveiller et de voir les dégats que j'ai fais en un an.
Au fond de moi, il y a un trou, complétement noir, où aucune émotion ne peut rentrer, où aucun sentiment ne peut sortir.
C'est comme cadenassé, comme baricadé et je suis morte de trouille rien que de savoir que quelqu'un tente de retirer le cadenas et mon bâillon.

Cela me fait peur d'être vivante et de ressentir autre chose que des envies subites d'un corps ou d'un coup de téléphone.
Cela me fait peur de ne plus me cacher dans un mutisme qui arrange tout le monde.
Cela me fait peur d'exister dans la vie de deux personnes qui pleurent quand je pars.
Alors que moi, j'ai le coeur sec et je ne sais plus comment on fait.

J'aurais envie de ne pas me réveiller mais il parait qu'on m'attend là-bas.

J'ai si peur de ne plus aimer, si peur de me planter.

Bizarre au quotidien.

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Commentaires
P
J'espère bien.. :)
E
Ne t'inquiète pas, quelque chose me dit qu'une de ces deux personnes saura briser ce cadenas, avec du temps et de la patience.<br /> Bisous tout doux.
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