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Au bout de Moi-même
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Au bout de Moi-même
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11 juillet 2006

Poupée de chiffon

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C'est bizarre.
Sensation de flotter tout en étant blasée par les gens qui m'entourent.

Manque de relief pour la plupart, ou justement trop de relief pour certains.
On ne sait plus vraiment vers qui se tourner, vers qui demander de l'aide, tout en sachant que ces personnes accepteront.

Tout est allé bien trop vite.

J'ai déjà quitté Nancy, alcoolisée et mal en point.
Les cartons, les sacs, tout a été remballée, et aussitôt retournée je me retrouvais dans ma chambre de lycéenne, à me demander finalement si toute cette année n'avait pas été rêvée.
Je me souviens de bribes de conversations, et des images des rues que j'ai parcourues pendant un an. Un espoir peut-être d'y retourner, mais serais je encore étudiante à Nancy ?

C'est toujours aussi rapide dans ma tête.
Une soirée plutôt simple, la rencontre d'un garçon toujours aussi simple.
Passée la nuit avec. Première fois que ce genre de chose m'arrivait.
Besoin d'oublier au plus vite le coeur qui saigne.
M'envoyer en l'air vulgairement pour oublier la poupée de chiffon que je suis et qui traîne dans le coin de ma chambre.
A quoi ça sert l'amour quand ça fait aussi mal au fond ?

Ne plus jamais revoir ce garçon et être heureuse de ne plus le revoir.
De toute manière, tout le monde me blase.

Partir à Paris et être nommée responsable national de mon syndicat.
Fière du parcours de ces cinq derniers mois, fière de ma nouvelle famille.
Le foot, les champs, les soirées à dormir à quatre dans le même lit.
Me rendre compte que je suis mieux avec des mecs qu'avec des filles.
Me rendre compte de mes tendances lesbiennes.
Tout pour oublier le plus vite, le plus vite, ne pas t'appeler, effacer ton numéro.
A quoi ça sert l'amour quand ça fait aussi mal au fond ?

Passer ce congrés national à le regarder, ce garçon là, à l'enflammer de temps en temps, juste pour le plaisir de le voir lutter face à ces quatre ans de vie commune avec une demoiselle.
C'est marrant comment les couples peuvent être enfermé, comment tout peut basculer par le seul bien fait de " je suis en couple".

J'ai 19 ans et bientôt 20.
Je parcours la France, je m'éclate et je suis libre.
Et puis : à quoi ça sert l'amour quand ça fait si mal au fond ?

Rester à Paris, une semaine et demi, ne pas penser à toi, m'éclater, boire de la bière et encourager les Bleus.
C'est pourtant simple. Et j'apprends les lignes de métro par coeur et je croise les doigts en me disant que l'année prochaine je serais parisienne c'est sûr.
Puisque je ne suis plus avec toi, forcément, je serais parisienne, rien que pour le plaisir de te le dire, de te voir venir dans mon appart' en tant que vieil amant.
Mais promis, je reste libre, je ne veux plus de quelqu'un.

Et puis, c'est bizarre.
Alors que la Nation semblait en déroute en football, moi ça allait bien.
Réussie ma première année de droit, on ne sait par quel miracle.
Juste que c'était marqué  "ADM" sur ma page web et que je sais que j'ai pleuré parce que ma mère ne pourra plus me dire que quand je m'engage je fais qu'une chose à la fois et que j'oublie mes études.
Et le mieux, c'était lundi matin vers 9h51.
C'était incroyable cette sensation, cette adrénaline.
Il y avait 80 noms pour cette double licence.
80 noms retenus sur 2000.
Et vers le début, il y avait le mien.

Alors oui, j'ai 19 ans, j'ai plus personne dans ma vie, ma vie privée est tellement vide que je fais n'importe quoi dans celle-ci et que je m'investis dans ma vie publique. Mes amis sont tous des mecs et les rares filles qui restent de ma sélection sont sûrement le caviar que je voulais.
Alors oui, je me bats depuis un an pour un couple qui a explosé, je me suis battue pour habiter Paris un peu pour toi.
Bah tu vois, même sans toi, je réussie.
Je vais étudier à la Sorbonne l'année prochaine.
Et je t'emmerde profondément, toi et tes insultes ainsi que le fait que tu me manques et que parfois je pleure dans le RER pour oublier que tu habites là et que, putain, ça devait pas se finir comme ça.

Je ne suis pas en colère. Je suis blasée par tous ces sourires qui ne veulent rien dire et pis de voir ta photo aussi.
Je suis blasée de ne pas dire que je pense à toi, de peur qu'on me dispute et qu'on me dise de passer à autre chose.
Je suis blasée enfin par ces hommes qui tournent autour de moi alors que je n'ai pas envie.
Je suis blasée parce que je me mets dans des histoires qui me conduiront à rien, mais putain, je pense à un autre mec, et tu ne peux pas savoir comment je m'en veux parfois.

Je souris pourtant, je fais semblant que tout aille bien.
J'ai plus internet à la maison et pis je fais tout pour ne plus être à la maison.
Je m'envole vers Paris, vers d'autres lieux où forcément vivre le plus vite possible ne me ferra pas penser à toi.

Mais quand je m'arrête, c'est toujours la même douleur, c'est toujours les larmes aux yeux, c'est toujours cette envie de battre.
Je n'arrive pas à me relever de tout cela, je 'n'arrive pas à retirer ta voix de mon oreille, de ne plus sentir tes mains.
Alors si c'est dix mois était une simple histoire de cul pour toi, en tout cas, c'était une putain de belle histoire de cul.

J'ai mal au coeur.
Mais je suis heureuse.

Paradoxe.

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Commentaires
M
Et bien, juste un sourire pour toi :)<br /> <br /> Bises!
B
Tu vois ça va, avec ou sans toi, je refais ma vie... Tant pis !
T
Ouais moi aussi je comprends tout miss c'est dur c'est clair!!
J
Juste...Je comprends. Tout.<br /> Bon courage Mademoiselle!
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