Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Au bout de Moi-même
Au bout de Moi-même
Publicité
Au bout de Moi-même
Archives
25 juillet 2005

Les yeux humides

Je suis dans mon bain.
La vanille m'entourer dans le nuage hammam que je viens de créer.
Mon corps a changé en dix jours, peut-être le stress, peut-être la course entre les trois étages.
En tout cas, j'ai fondu.
Pas au soleil en tout cas.

Je revois les premiers regards, engueulades, confidences, potins, regards noirs.
Je passe en boucle les images de mes 10 jours. Pardon nos dix jours.
Les noms de nos 114 "mômes" et de nous, les treize monos. Quelques stagiaires majeurs se glissent près de nous. La tête tourne et le stress de dix jours redescend.
Je pleure à chaudes larmes.
Je me sens partie, la tête près de l'eau, les larmes coulent et je chante. Oh oui, je chante, comme avant, comme avant où la musique était ce que je préférais au Monde. " Plus tard je serais musicienne" Le plus tard devient jamais et tout s'enchaîne.
Aude, Sam, Valentine, Logane, Maurine, Noémie et les autres.
Juliette, Marion, Clothilde, Tamara, Arnaud, Pierre, Maude et les autres.

Peut-être que je m'attache trop comme dit ma Maman.
Moi, je dirais pas assez.

Je n'ai pas su vous montrer à quel point c'était bon d'être près de vous et combien.
Combien.
Y'a pas de mots.
En fait, y'en a plus depuis bien longtemps.

Même si je montais souvent en pression pour des erreurs d'adolescent(e)s.
Même si j'avais envie de les claquer.
Même si.

Il y avait Sam.
Sam, le début du doute, la fin de mes illusions.
J'aurais tant aimé être contre Toi.
Ah oui, j'avais oublié, ou plutôt j'ai tenté d'oublier que je me suis mise contre toi un soir. Il faisait nuit, le premier étage dormait. On attendait les autres, et dans la nuit, je me suis mise contre toi et on s'est un peu endormie. Ta main dans mes reins, ma tête dans ton cou. Rien de sexuel, juste ce jeu entre nous. Entre animateurs. Je ne pensais plus à Franck, j'étais contre Toi, c'est tout.
Quand tu sentais que nous étions au bord du précipice, que l'un de nous deux allait forcément tomber, tu te levais et me disait dans l'oreille " Je vais faire une ronde". Instant sublime où je m'abandonnais à moi-même, comme si je me retrouvais.

Des moments à nous, il y en a eu.
Des moments où j'aurais pu t'embrasser aussi.
Mais non, non.
Franck, Valentine, la fille dont tu es amoureux et qui te mène en bâteau.
Trop de trucs peut-être, ou pas assez d'audace, de " et si on essayait pour voir".

Peut-être un peu trop adulte.
Ou pas assez justement.
Je sais plus vraiment.
Je sens juste mes regrets..

colo_017

Il y avait Aude.
Aude, ma grande soeur, celle qui sort de prépa et qui rentre dans une école prestigieuse. La grande gueule avec moi, celle qui aime la Vie mais qui déprime aussi. Un bout de femme tellement Moi.

Nos " cochonne", ou nos " t'es pas très open toi!", celle qui a compris pour Sam sans que je lui dise. Ma copine de chambre avec Lo' à rire aux éclats et revenir à point d'heure une fois que les filles sont couchées.

colo_128

Et les autres animateurs. Valentine qui sort de l'anorexie, Maité la superbe, Lo' la top délire, Cécile et Maurine l'ange déchu. La sortie de secours qui glisse, les pots de nutella, le jus d'orange et les chips à regarder les étoiles, à raconter les potins du stage, jeter des claques doigt avec notre directeur à 1h du mat' dans les chambres les plus chiantes, rire, rire, les réunions à n'en plus finir, les rires, quelques engueulades.
La plus belle équipe dénimation depuis longtemps, soudée et de bonne humeur.

Nous et nos 114 loulous.
Et leurs 114 bétises.
Et mes 114 colères.
Et les 114 concerts.

Les instruments qui se mélangent dans un douce mélodie, Mission Impossible joué par l'Harmonie, The Rock aussi. Je pleure devant ce merveilleux pianistes de 15 ans, je ris avec ce violoniste qui se fait remarquer sur la scène française. Les grands du monde musicien sont là. Des prof' exceptionnels et moi toute petite face à eux. Moi et mon arrêt de piano à cause de mon arthrite. Me dire tout l'temps que si j'avais pas eu ça, j'aurais été comme eux.

Ça tourne dans ma tête.
J'oublie les problèmes d'argent pour septembre et j'oublie surtout Franck.
Une parenthèse obligée pour ne pas trop penser à son déménagement.
Je me fous de tout, oui, de tout.

Je construis.

Les Yeux Humides.
Et pas qu'un peu.
Et pour une fois, c'est en musique.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité