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Au bout de Moi-même
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Au bout de Moi-même
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10 décembre 2007

Le mot

Le mot est tombé comme ça.
Un peu comme un cheveu sur la soupe, un peu comme si je m'en doutais sans m'en douter quand même.

A 20 ans, on ne peut pas faire une dépression.

C'est ma mère qui me l'a dit.
Et elle elle est vachement bien placée, ma mère, parce que ça fait vingt ans qu'elle doit comprendre qu'elle elle est en plein dedans.
Alors son commentaire...

Cela n'allait plus.
Je le sentais que le sol glissait petit à petit, que la saveur de la vie n'était plus la même
Comme d'habitude, non ?

C'est vrai qu'on sent le sol glisser. Ce n'est pas une métaphore. On se sent en l'air, comme embrumé.
Puis il y a eu les pleurs, les cris et je m'enferme dans la salle de bain, je traîne dans la rue et j'ai envie de hurler, de crier, de dire que putain là ça va plus. Ça va plus.

La vie qui était morne, son sourire à lui qui me réconfortait, mais putain, pourquoi je pleure?
Pourquoi je pleure quand ça sort aussi fort, quand les pensées sont de plus en plus noires, alors que pour une fois dans ma vie tout va bien.
Tout va bien selon les critères de cette société. Appartement, argent, amour, vie à Paris.
Et pourtant je n'ai jamais été aussi seule. Aussi seule

Je n'ai pas envie de m'enfoncer encore plus dans cet état, cela devient insupportable. Toutes les critiques que je prends mal, toutes les choses dont je n'ai plus envie. Plus envie de cuisiner, de faire que la maison soit belle, plus envie de me promener pour faire du shopping, puisque de toute manière tout est moche. Le moindre effort devient une corvée. Ma fac était bloquée. Et pourtant aujourd'hui elle est ouverte et je n'y suis pas. Je n'y arrive plus. Je ne veux plus. Je trouve cela long d'aller jusque là-bas, de m'asseoir pendant trois heures et de repartir,pour une chose qui ne m'intéresse plus.

Alors je suis allée voir le médecin.
Cela faisait un an que j'en parlais à l'homme qui me tient la main.
J'ai honte vous savez. J'ai honte de ce qui m'arrive, et cela me renforce dans cette solitude.
J'ai tellement honte de ne plus être la fille parfaite qu'il a connu. J'ai tellement peur qu'il me quitte si ça continue, parce que sa mère...
J'ai tellement honte pour ma famille, pour mes amis qui n'habitent pas Paris;
Je ne suis pas forte, je ne m'en sors pas, je ne m'en sors plus.
J'ai honte de prendre des anti dépresseurs, j'ai honte de devoir prendre des pilules pour dormir, tellement je suis fatiguée.

Et je pleure, cela ne s'arrête plus.
J'ai tellement au fond, là, tout au fond, j'en veux tellement à plein de monde.
J'aimerais crier, me prendre en main et me dire que ça va mieux, mais ça va pas MIEUX;
Il n'y a rien qui va. Ou j'ai l'impression que rien ne va.

Je ne sais plus quoi faire.
A part mes pilules.

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Commentaires
K
...oui, pas facile, mais,... c'est super bien de l'avoir écrit !<br /> <br /> Après, la honte ou les sentiments qui découlent d'un état qu'on refuse d'admettre comme une maladie, ne sont que le reflet de notre société à un moment donné. Donc pouvant changer au gré des modes ou de détails futils, et re-donc ne méritant pas de se focaliser dessus plus que ça.<br /> <br /> Mais quand on a mal à une jambe on va voir le médecin, et pas quand on aurait mal à l'âme ?? Alors, courageuse et belle décision d'aller voir un médecin, malgré tout.<br /> <br /> J'avais gardé en favori ton blog il y a longtemps et remarqué que tu n'écrivais plus.<br /> Mais j'y passais de temps en temps. C'est d'ailleurs grâce à toi que j'ai créé mon blog (en découvrant canalblog !), alors que je cherchais le titre d'une chanson d'un film (aah Google et ses méandres !). J'en profite pour t'en remercier, même si tu n'étais pas consciente de ce que tu m'as apporté.<br /> <br /> Je te souhaite du courage et de la persévérance.<br /> Sache que même si on ne se connaît pas, je pense à toi :o)<br /> <br /> A+<br /> knarf
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