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Au bout de Moi-même
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Au bout de Moi-même
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18 août 2006

Je ferai sans

passage3

Les mots qui ne sortent plus.
Comme un cadenas bien fermé.
J'ai dû oublier la clé quelque part.
Au fond d'un tiroir.

Un son de Croze et de ma caisse enregistreuse, les minutes s'égrainent.
Seule chez moi, Maman partie en vacances, je tente de remplir les vides.
Aucun sentiment ne sorte de ce petit coeur, aucune envie.

Je roule dans la nuit à la recherche d'une sensation de vitesse, d'une sensation qui m'indiquerait que je suis encore vivante.
Je la vois elle en train de m'embrasser dans cette voiture.
Je le vois lui et son sourire.
J'ai du mal à mettre les calques, à savoir quelle couleur il faut mettre.
Noir ou rose, jaune ou blanc.
De quelle couleur je vais voir la vie aujourd'hui ?

J'ai du mal à savoir ce qu'il faut que je fasse de mon coeur.
J'ai du mal à le mettre au repos.
Et de coup de coeur en coup de reins, je ne sais plus où je suis.
Je pense que je peux le dire, ce soir, je peux l'avouer, je suis perdue.

Je n'arrive pas à palper cette rentrée, je n'arrive à palper ce qui reste de moi.
Ce qui fait mal, je le sais.
Ce qui fait mal est bien au fond, bien enfoui, pour surtout ne pas déranger.
Et j'aurais tellement envie de parler, de m'allonger et de parler.
J'aurais tellement envie d'oublier tout ce temps, toutes ces choses qui ne sortent plus.
Revenir en arrière ?
Je ne pense pas.

Au restaurant, ce midi, avec PetiteGrande soeur qui tente de me parler de sa jeunesse.
Je n'ai envie que de parler d'une chose mais je n'y arrive pas.
Aucun mot ne sort, à part ce sourire et "Bonjour" "150 euros" "Carte?" "Au revoir, Bonne journée"
Machine. Automatique.
Mais vers où ?

Je ne vois plus le bout, le bout de ce présent trop présent.
Aucun délice de ce présent. Aucunement besoin d'avenir.
Le passé ? Souvent j'y pense. Je rêve peu, je n'ai pas le temps.
J'aurais aimé oublié qui je suis et ce que j'allais faire.
N'avoir plus de projet et me laisser couler.
Mais la caisse enregistreuse m'aime bien et me reprends une semaine de plus.
Le sourire, je vous le dis, le sourire.

Je converse sagement avec des hommes sur Internet.
De ceux qu'on ne touchera jamais, à part une nuit pour oublier justement qu'on a converser.
Je n'ai pas envie de voir mes amis, pas envie de faire semblant d'aller bien.
Je roule trois cents kilomètres en un week-end.
Aucun soucis, je devais m'occuper.
Et ce week-end ?
Rien de particulier.

Et les larmes coulent une à une, régulièrement.
Je ne comprends pas pourquoi elles coulent pour rien.
Pour une remarque, une confidence donnée.
Je n'ai plus envie.

Pourtant, moi aussi, j'aimerai crier ce qui se passe dans mon coeur, mon corps et ma tête.
Mais il ne se passe rien.


Je ferai sans,
Je ferai semblant.
Du moins.



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Commentaires
M
Face à ton texte, on ne peut pas faire semblant d'etre enjoué et dire que la vie est belle, que tu peux compter sur tes amis, etc. Il y a toujours un moment où tu es coincée, seule, physiquement mais pas forcément. Et là, le miroir est insupportable: le recul, on l'a toujours, et il fait encore plus mal que la situation elle-meme. On se prend à rever d'une situation qui changerait du tout au tout, d'un événement extraordinaire... Nous sommes des nomades d'amour, et nous attendons avec résignation et douleur la flamme qui nous réchauffera. Tiens bon.
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