Aux jours absents
J'ai des envies de tout jeter sur le papier alors que plus rien ne sort.
C'est un peu comme si on avait casser le mécanisme à l'intérieur, comme si tout cela ne servait à rien.
A rien.
J'ai tenté de revoir ton sourire au milieu de cette fleur du mois de Mai. Entre deux sanglots et le rejet de mon corps, je ne sais plus finalement ce que tu veux. Si on est sur la bonne voie, si on est toujours cette forme de couple qu'on a construit au fil des mois.
Au fil des mois.
J'ai senti ta main dans la mienne.
Je n'ai pas vraiment compris ces trois jours. Je ne les comprends toujours pas.
Mais il parait qu'on est amoureux.
Enfin il parait.
C'est toujours aussi fort ce que je ressens, là, au fond du ventre quand j'entends ta voix, quand je t'imagine chez toi en train de me parler.
Jalouse. Terriblement jalouse des autres peaux que tu peux toucher, des autres lévres.
Le jeu.
On joue, on joue, jusqu'à quand ? Jusqu'à ce que l'un de nous disent "stop je ne peux plus".
Le sentiment qui s'étire, qui s'étiole, malgré tout ce que chacun de nous a fait à l'autre.
Si on pouvait se détruire on le ferait aussi.
J'ai envie de toi, je crève de ne pas te sentir sur moi, en moi.
C'est devenu vital chez moi.
Mais qu'avec toi, qu'avec toi, qu'avec toi.
Les lèvres de certains, les caresses d'autres, ce n'est rien, du vent, juste de quoi me faire passer le temps, juste pour me montrer que je suis toujours attirante, désirable, capable de draguer. Et mes regards de braise jetés dans le train aux inconnus, juste pour voir l'effet. Et mes silences gênés, comme si cet être quelconque me donnait envie. Laisser paraître, me brûler de l'intérieur.
Si tu savais comme ces pantins m'énervent. Si tu savais l'envie que j'ai.
Je prends mes pinceaux et tente de me donner un air de gentille fille qui ne comprends rien aux hommes.
Ta voix au creux de mes nuits me manque.
Ton souffle, tes mains, ton corps, tes cheveux, tes yeux.
Tout cela.
Il faudra quitter Nancy à la fin du mois et refermer cette chambre qui aura abriter nos débats et ébats.
Cela fait mal de voir sa vie en accéléré sur cette nouvelle ville qui devient ancienne.
Tellement peur de l'avenir comme d'habitude.
J'essaye de retenir les secondes, j'essaye de retenir les gens, de tout photographier, de tout profiter. J'ai envie de crier, de prendre les gens dans mes bras et de ne jamais oublier.
Te souviens-tu de ces moments dans la neige pour le nouvel an ? Des photos prises avec Valérie ? De cette soirée, de ces week-ends qui nous ressemblent ?
J'ai envie que tu m'appelles, que tu m'entoures de ce que tu m'as un jour donnée.
Tous ces moments qui me reviennent en 3D et qui me donnent les larmes aux yeux dans le train.
Tout ce que tu ne sais pas. Et il y en a des choses que tu ne sais pas.
Je ne comprends pas ce qu'il se passe.
Je n'arrive plus.
Je tais tout ce qu'il se passe à l'intérieur pour éviter de paraître ridicule, ou énervante.
Tu sais, je n'ai jamais cessé.
De t'aimer.