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Au bout de Moi-même
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Au bout de Moi-même
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26 avril 2006

Duocentrisme

quotidien_09_g

Il n'y avait rien qui pouvait me faire penser à Toi ici. Paysage vide de sens, où tu n'as jamais mis un pied, ma chambre de petite fille, ma chambre qui est couverte d'écriture, de ces maux, de ses mots que j'ai mis. Les fautes y sont encore, les Cds, les photos des amis, de ceux que je n'ose pas retirer de peur de sentir les amitiés partir avec. Il y a le lit de mes soeurs, et puis celui qui a été le mien, la moquette que tout le monde a connu, les dessins de Margaux, la photo de Lili, les livres, les livres, les cours de lycée. Tout ce que tu ne sais pas de mon HLM, de là où je vis de ma naissance, ce que tu n'as jamais touché, le jardin secret, ma ressource en cas de gros coup dur.

J'ai voulu t'oublier, te rayer, te baffer, te crier dessus. J'ai voulu tout cela mais impossible, il a fallu que les souvenirs reviennent. Que c'est lisse. Je me souviens de ton premier baiser sur ma bouche et de mon premier baiser tout court. Je n'étais plus si jeune, il me manquait cela. Tes lèvres sur les miennes, il y a quatre ans, un tourbillon depuis. Un tourbillon. On ne sait plus vraiment ce qui était ressenti. De l'admiration, beaucoup. J'étais inférieure à toi.

La vie qui passe, les mois. Combien déjà ? Quatorze je crois. Quatorze mois avant de te revoir. J'étais déjà avec David, c'était fort avec lui. C'était l'amour fusion le plus beau et le plus cruel que j'allais vivre. Et pourtant. Pourtant je me souviens de la Fnac, de tes lèvres furtives. Je me souviens du métro, dès le début, du porche où j'avais envie de toi. De tout cela. De tout cela. Tu me disais qu'un jour tu me ferrais l'Amour dans un hôtel, tu me disais tout cela et bien plus encore. J'avais dix sept ans. Toi à peine seize. Et je jouais aux grands, à vouloir dompter les piquants dans le ventre, la gorge qui se serre, l'envie d'être toujours contre Toi. Plus d'admiration. Égal à égale. Du désir à profusion, que ta personnalité et ton charme me donnaient. Une nouvelle drogue. J'ai trompé David avec toi. Le seul.

Et on ne sait plus pourquoi. Le chemin personnel peut-être. Les saisons passent, Quatre, puis cinq. Ça va mal, je crois. Je pensais t'avoir oublier. On ne se parlait plus, ou pour se prendre la tête. J'avais été blessée que tu sortes avec. Enfin tu vois. Tu m'as proposée de venir une semaine chez toi, puisque Guillaume venait. J'étais avec Franck, heureuse, nos parents se connaissaient, j'étais stable, épanouie. Après on ouvre la parenthèse qui ne se referme pas.

Qui ne se referme pas.

Parfois, j'aimerais oublier les moments sales, les mots qui cassent, les pleurs et les envies de tout arrêter.
Et je le fais comme une idiote quand je pense à tous cela.

De quoi se détester.
De quoi me détester.

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