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Au bout de Moi-même
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Au bout de Moi-même
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26 novembre 2005

Ici tout va bien

antoine_079

Je reviens plus tôt de Nancy.
Parce que le moral est très mauvais, et je commence à comprendre ce que c'est de s'assumer.

Je n'ai pas envie de raconter ma vie.
Je sais pas, je suis bizarre, je me sens vide, tout en étant pleine, vide de sens, pleine de connaissances, ce genre de choses qui peuvent énerver le monde.

Je pense que je vais balancer tout ce que j'ai dans la tête.

Je ne suis pas issue d'une famille où on fait des études. Pour l'homme/jeune homme qui m'a conseillée d'aller dans un bar pour me méler à la populasse, je lui réponds gentiment, que je n'ai pas besoin. J'ai les remarques de mes parents, la vie de tous les jours, et surtout surtout les gens de l'amphi. Vous ne pouvez pas savoir ce qu'on peut entendre en Fac de Droit. Je veux dire que je dénigre pas toutes les personnes qui sont en Droit, ou même dans un amphi, mais je me rends compte, que parfois, c'est un peu le pot pourri. Il y a des filles qui sont là pour rencontrer un futur juriste qui lui permettra d'avoir un mari avec un bon salaire tandis qu'elle fera bobonne dans son salon. Bon, je sais, cela parait réducteur, élitiste, etc, mais en ce moment, j'ai une haine incroyable pour les remarques débiles que j'entends derrière moi. Comme cette fille qui se moque de notre prof d'Intro Droit, alors que elle, elle a deux mois de Droit et que la prof a au moins plus de dix ans. Je veux dire par là que j'ai l'impression qu'il y a de moins en moins de respect envers les gens qui ont vraiment travaillé leur matière. On a tous une spécialisation, mais bordel, faut arrêter à notre âge de se foutre de la gueule des profs. Y'a rien de pire, je trouve. On est des petits cons en première année, alors autant se la fermer.

Oui donc, je reprends ma première idée.
Pour ceux qui auraient cru que j'étais devenue une bourgeoise de Prépa Science Po'. Loupé.
Je n'ai pas eu de contexte familiale qui m'ont aidée vraiment à développer mon côté réflexion intense. Je vis dans un HLM, j'ai un bon complexe du pauvre régulièrement, je n'ai jamais eu tout ce que je voulais, mais je n'ai manqué de rien. Alors, oui, en ce moment, j'ai vraiment du mal, parce que dans ma prépa, ce sont leurs parents qui leur ont payer leur prépa, ils font des "rallyes" (pour ceux qui ne comprennent pas, je vais vous expliquer simplement mais pas par une image péjorative : une fête où tout le monde est très bien habillé et où on danse très bien, et où on évite de dégueuler sur les autres ), ils ont fait les JMJ, les vacances au sky c'est obligatoire, je ne parle pas des fringues, des téléphones portables, etc.
Mais vous savez quoi? Ils sont même sympas.

Alors en ce moment, je me sens tirailler entre mon milieu d'origine et ma vie nancéenne. Nous, la famille de Gauche, ancrée à Gauche, qui a pleuré pour la mort de Tonton,, et bien la dernière est en train de virer bizarrement.
Elle ne sait plus où elle en est Paradoxa.
Elle ne sait plus où la véritée se trouve, qui a raison, tort, par quelle lunette il faut regarder le Monde. parce que, Public adoré, le Monde, on le voit pas tous de la même manière.
J'ai l'impression d'être une mosaïque.
J'ai connu des gens dans une très grande misère, pour qui j'ai beaucoup donné, j'ai connu des gens dans la drogue, dans la déchéance mentale, j'ai connu des gens aux revenus moyens, mais qui en profitait, j'ai connu une mini bourgeoisie dans une mini ville et là, je connais, le monde influençable des intellectuels et et des chrétiens de droite.

J'ai du mal à me retrouver dans tout cela et ma conscience politique ou même morale prend des coup de massues à Nancy, des trucs qui me font halluciner.
Par exemple, un de mes amis de prépa a été étonné que j'avais déjà travaillé. Que dire ? Que dire ? Que dire ?

Alors, je ne sais pas trop, je me perds.
A Nancy, je n'ai plus de racines, je n'ai plus de passé et cela me manque. Une base pour me rappeler qui je suis, d'où je viens.

Et pis il y a les caisses en cours. 2.5 de moyenne en Allemand c'est remarquable. Alors, je ne veux plus passer mes concours, je ne veux plus aller à Science Po', je ne veux plus monter dans la socièté parce qu'on ne m'a jamais préparée à entendre parler de choses qui pour moi n'existait. On peut concevoir la misère, les gens y sont parfois gentils. Mais on a du mal dans la richesse. On m'a appris que les riches étaient des gens hautains, avec des goûts bizarres. Et je me rends compte que oui, ils disent parfois des choses révoltantes, que oui ils ont parfois de la merde dans les yeux, mais ils sont sympas. Ils sont différents, mes collègues de Droite de Prépa.

Alors, j'ai l'impression d'être une merde. Une merde que d'avoir vécu dans des préjugés.
Je ne me sens pas riche d'apprentissage, je me sens perdue, je me sens incapable de rien, et je pense que je ne fais pas ce que je veux.

Ah la solitude, parlons en.
Je suis Miss Solitude 2005.
Je pleure tout le temps, je n'arrive pas à me faire à ma nouvelle vie, j'ai l'impression d'être abandonnée, que tous ceux que j'aime sont à au moins deux heures de train. Je n'en peux plus de ne plus avoir le temps de boire un thé, d'écouter de la musique rien que pour l'écouter, courir dans la rue sans but et non pour aller en cours.
Partir le matin, il fait nuit, revenir le soir , il fait nuit, travailler entre midi et deux, connaître par coeur les bâtiments, les murs, les pierres, les places, et le Resto U'. Je ne parle même plus de la B.U.

Je me dis que c'est ainsi, que je l'ai choisi, que donc, je ne devrais pas me plaindre.
Mais non, cela revient, encore plus lancinant.
Et puis savoir qu'on est une inconnue, qu'on recommence une vie...

Et les amours qui semblent si lointains et si proches en même temps.

J'aimerais m'étendre dans un champ d'herbes fraîches et me dire que personne ne m'attend, que je n'aurais rien à faire pour demain.
J'aimerais prendre mon temps et ne pas me dire que les vacances de Noël sont foutues à cause de mes partiels et mon besoin de perfection permanente.
J'aimerais me dire que quelqu'un m'attend quelque part, que je peux partir comme et où je veux.
Cette liberté que finalement je n'ai jamais eu.
Ma contrainte, c'est moi-même.

J'ai les boules.
Et c'est même pas de pétanque.

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Commentaires
L
C'est bizarre comme... on dirait moi. <br /> D'un côté, ça peut paraitre normal. D'un autre non, parce qu'on a pas la même vie, du tout. Je n'ai jamais vécu dans un HLM, je vis encore "chez moi", mes parents ont plutôt fait des études... Oui, mais. C'est bizarre. Tout ces trucs qui se recoupent alors qu'il n'y a rien qui aurait pu laisser penser que... <br /> <br /> J'me sens au milieu. De tous ces gens que tu décris. Avec une famille sans problème d'argent, pourtant, j'ai déjà travaillé. Avec une famille plus tranquille tu connais pas, et pourtant en ayant connu un bout du monde de la drogue. Je n'ai été qu'une fois dans un rallye, et je n'ai pas trouvé ça drôle, du tout. <br /> <br /> Alors voilà. Je suis un peu des deux bouts, je crois. Pourtant, ya des phrases entières que j'aurais pu recopier parce qu'elles valent aussi pour moi. Mais ça, c'est pas nouveau. J'ai toujours eu cette impression qu'à certains on s'piquait des mots, comme tu disais. <br /> <br /> Oui. Cette solitude, les pleurs, je connais. Cette frustration de n'avoir pas le temps de prendre le temps. Ces jours avec les mêmes batiments, la BU que je ne supporte plus vraiment. Et cette sensation, surtout. D'être vide, et pleine à la fois. <br /> <br /> On peut peut-être se dire qu'avec le temps. <br /> Ce sera différent ?
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