A la lumière des néons
Une parenthèse.
Un point.
D'exclamation.
J'avais
passé mes deux derniers jours à fleur de peau, proche des larmes et des
idées noires, pour diverses raisons surtout familiales. Ma mère
compliquant pas mal, mon père faisant la carpe et moi, au milieu,
toujours le médiateur, métronome de chacune de leurs humeurs de couple
déchiré.
J'ai comme eu envie de mettre les voiles, sur une plage, un coin tranquille où j'aurais pu donner mon esprit à qui le voulait.
Le
retour de Paris m'avait semblée un Arrache-Coeur parce que c'était un
dur retour à la Réalité et parfois on n'a du mal à mêler le Virtuel à
son Réel. Il a fallu que je reprenne mes marques dans un voyage qui a
changé beaucoup de mes visions et de mes priorités.
J'ai l'impression d'être une autre, mais beaucoup mieux qu'avant.
Et puis j'ai retrouvé mes marques.
Fanny et la recette des crêpes...
Je n'avais pourtant pas le moral hier après-midi.
Je tenté tant bien que mal de joindre ceux qui me sont chers, et je suis finalement retomber sur Théo.
On
a parlé pendant une vingtaine de minutes, moi en pleurs, lui tentant de
relativiser toutes les situations dans lesquelles je me mets.
J'ai l'impression d'avoir un grand secret en moi qui enfle, qui enfle.
Je
suis arrivée avec une bonne heure de retard chez Fanny, mais quand elle
a vu ma tête elle n'a pas eu l'audace de me demander si j'allais bien.
Rien que la question me faisait pleurer.
Fanny, M. et moi, nous
sommes allées faire les courses pour notre super soirée de Classe. On a
couru dans les rayons à la recherche de chips, Tuc et autres petites
choses qui ne font absolument pas grossir. On se baladait avec la
recette des crêpes. Puis on stoppe au rayon alcool juste de quoi avoir
la tête qui tourne un peu. Juste de quoi un peu oublier. Un peu de
cidre pour les crèpes, la bière de M et moi, à la framboise, juste pour
le souvenir. Un peu de Soho pour Fanny et moi.
Tout s'accélère et nous voilà dans la cuisine de Fanny, à ne plus suivre la recette et à faire tout au pif au mètre, parce que décidement on ne sera jamais bonne cuisinière. On joue aux démangeuses et aux supers agents, puisque Fanny a perdu la clé de l'armoire où se cache l'appareil à crèpes. ( Et c'est là qu'on me voit, moi, Marie, défoncer une porte d'armoire... sans casse ! )
Et le soir arrive.
Maxime arrive le premier, C
et J, notre petit couple vient avec du Nutella, Lucas rentre du pays où
on voit la vie en rose, selon son expression.
Tentative de cadrage vers fin de soirée... Maxime et Lucas
Et puis on fait des drôles de crèpes, on débouchonne le cidre, on raconte les anecdotes de l'année " Tu te souviens quand le prof de philo..." " ah ouaiiis!!" " et le pantalon de la prof de math ? blanc avec la culotte à petit coeur!!" "tu m'étonnes !!!! "
On rit de tout, de rien, c'est léger, c'est frais, je retrouve mes amis, je me retrouve.
Les yeux un peu rivés sur mon portable, mais bon.
Il
fait noir dans le jardin, je parle avec Maxime, les autres font un
badminton dans le noir et c'est surtout tenter de retrouver le volant
au milieu de la haie avec le portable.
On sort les guirlandes de Nowel pour éclairer le jardin et on fait des défilés...
Et dans le fond de la nuit, je me laisse bercer par les paroles de ces deux là.
Juste parce qu'en parler cela fait du bien.
On finit la soirée assis autour d'une table à refaire le monde, à parler Bonheur et Avenir.
Je repars avec Lucas, le coeur à ras bord.
J'ai eu des envies de vivre, même si il me manque comme un petit quelque chose pour avancer.
Juste une bonne soirée.