A ce sourire presque éternel

Sourire.
Pour tout, pour rien.
Pour moi-même, pour les autres.
Les jours défilent et moi je souris.

Peut-être parce que je me sens légère malgré tout "ça",
Peut-être parce que je me sens revivre.

J'ai retrouvée Lola.
Dans un café, nous avons discuté du passé, du présent, pas trop du futur.
Lola, c'est celle qui m'a vu devenir une ado' à part entière, qui sort, qui boit, qui fait ses premières expériences sexuelles.
Surtout celle qui fait des erreurs.

Cela faisait environ huit mois que nous n'avions pas parlé.
Alors on retrouve les vieux réflexes, et les "tu te souviens de..."
Moi je commence à oublier certains prénom, preuve de mon non-attachement.
Elle suit mes histoires.
Le bac, les amis, les rancunes, les cafés, les rires.
Tout cela revient et m'entraîne dans un tourbillon.

Le samedi, Fanny me pose encore un joli lapin rose.
Cela m'énerve je comprends pas forcément.
Si ce n'est qu'un problème d'emploi du temps, ou une véritable faille chez elle/moi.

Et puis, je range ma chambre tout le temps, je m'occupe, je ne m'ennuie jamais.
Je suis bien.

Et puis, samedi soir, apothéose.
Lola, Victoire et les autres.
Me voilà embarquer dans une soirée qu'on n'oublie pas ou peu.
Lola qui plonge dans la piscine. Victoire qui boit de la Manza.
Moi écroulée de rire sur un siège, avec des mecs que je ne connais pas.

Vite, on fonce.
J'ai la voiture pour la première fois, pour toute la soirée.
23h00, chez Lola, on court, on se maquille, on se prépare.

On est en boîte, toutes les sept comme avant.
Victoire en mini-jupe, Lola  et son pantalon blanc, moi, en éternel jean's.
On danse, chante, crie, tape des mains/pieds, drague, boit.
C'est bon, ça sent le bonheur, ça respire cette vie.
S'arrêter de danser, là comme ça, en plein milieu de la piste, et regarder les lumières.
Partir loin, très loin de tous ces gens. M'envoler plus que tout.
Et revenir.
Le coeur qui suit la basse, montrer à Lola comment avoir le sens du rythme, lui apprendre à suivre les différentes voix de la musique même sur le R&B. Et encore plus sur ce genre de musique.
Monter sur le podium et faire des démonstrations. Non jamais pris de cours, pourquoi ?

Me faire draguer, penser pas forcément fort à Franck, juste de quoi dire.

Je danse encore et toujours, je me déchaîne, je me sens moi et heureuse.

5h du matin, je sors de la boîte.
Fatiguée, mais tellement heureuse.
Je ramène Victoire et Lola chez Lola.
Je suis fatiguée.
Ma mère est furax parce que j'ai oublié l'heure, et puis, hein, elle me dit "tant pis" en rigolant.

Tout va tellement, tout va tellement bien.

Sauf peut-être Franck.

Ah..