Ce subtil goût...
Oui, c'est magnifique.
Tout est allé tellement vite.
C'est tellement bizarre ce qui me pousse à être contre Toi.
Cette façon que tu as de me regarder et de me murmurer que mon corps est celui que tu avais toujours voulu.
Cette façon que tu as de me dire "je t'aime"
une bonne cinquante de fois en une heure, de me serrer fort dans tes
bras, nos engueulades tellement belles, nos fous rires, nos hontes
communes.
Tes parents qui m'offrent des gaufres, ton frère qui aime dire à tous ces potes que " mon frère sort avec une fille géniale très intelligente et surtout.. très belle!", ma mère qui 't'accepte.
Tellement de bonheur, de joie, de chance d'être l'un contre l'autre, le joli destin pour une fois. Notre joli destin.
Alors
oui, le nous est employé à toutes les sauces. Tu te mèles à ma vie, moi
à la tienne. On fait l'amour autant qu'on s'aime, on se projette
des plans en quadricolor en se disant bien que tout peut s'arrêter
demain. Oui, demain.
Mais moi, je veux pas que ça se termine par un déménagement. Je ne veux pas mettre le dernier carton dans ta voiture, te voir partir et me dire " Bon bah maintenant je dois en trouver un autre". Pour la seconde fois de ma vie, je serais prête à tout lâcher rien que pour toi, à me dire que oui, mon destin, c'est à côté de Toi. Mais les prochains mois vont tellement être difficiles. Je sens déjà les dures négociations avec mes parents, Les peurs de la Prépa, les peurs de ne jamais être à la hauteur de tout cela. Alors en attendant la tempête, nos engueulades, nos "on-se-voit-jamais-j'en-ai-marre", on ne se quitte plus d'une semelle, on fait l'amour à chaque minute, chaque seconde, on rit, on parle de refaire le monde, on écoute Bénabar et Eiffel et puis on se promène tout en faisant des projets qui n'aboutiront peut-être jamais.
Que c'est bon de t'aimer.
La carte bleu qui arrive aujourd'hui, on se sent un peu adulte.
Et
puis on dévoile un bout de passé et on essaye de comprendre ses
origines et son caractère. Les explications d'une grand-mère paternelle
sur le fait que mon père soit si silencieux. On apprend le suicide et
les anénes de dépression et on commence à mieux se comprendre et à se
dire qu'on est fière de son père. Oui, je suis fière de ce père même si
il n'é été qu'un fantôme pendant neuf ans. Je suis tellement fière de
lui. Parce que mon père est tellement intelligent, il est tellement
proche des problèmes de socièté. Il est sur le terrain. Et je viens de
me rendre compte que j'admire toujours mon père depuis que j'ai 2/3 ans.
Mon père, ce Héros.
Alors,
en ce moment, je vois moins Fanny même si on s'envoie toujours des SMS.
Mais je ne peux pas perdre une minute, une seconde sans lui. Plus que
cinq jours avant notre grand saut, notre grand oral, savoir si tout ça
c'est du toc, du contre-plaqué ou si c'est, au contraire, du béton
armé. Tester, se remettre en question, l'épreuve, tout simplement.
Si on tient deux mois, voire trois, l'épreuve est réussie.
On le sait tous les deux.
On joue, mais que j'aime ne pas savoir que tout sera stable. Pas tout d'suite, pas maintenant.
Maxime a eu son Bac.
Lucas ne l'a pas eu, ainsi que Méli.
Ce soir, ce n'est pas trop la fête.
Même si on sait que demain soir on se retrouve tous.
Tous pour fêter nos vacances.
Et non le Bac.
- Tu me fais un enfant pour Noël ?
- Je veux bien moi... Mais tu m'as pas dis quel Noël...
Et ces sept roses qui trônent dans ma chambre
Signe de tout.