Les larmes du Désir
Alors, comme une enfant, je suis sortie de la salle de bain en pleurs et je me suis précipitée dans les bras de ma mère.
Je venais une nouvelle fois de craquer sous ma douche et,
d'habitude, je me remets doucement sous l'eau chaude en faisant une
sorte de hammam.
Mais pas cette fois.
J'ai eu envie que ma Mère me prenne très fort dans ses bras, qu'elle me serre si fort que je sache qu'elle n'aime que moi, même si je ne suis que la quatrième, j'avais besoin de savoir qu'on m'aimait, qu'on tenait à moi, qu'on ne pouvait se passer de moi.
Ma maman m'a prise dans ses bras et elle s'est étonnée de mon état. Elle n'a rien vu. Et cela dure depuis six mois. Mais je ne peux pas lui en vouloir. Nos difficultés familiales et celle de son coeur n'ont pas dû vraiment l'aider.
Et puis comme si je n'avais pas parlé depuis six mois, j'ai tout déballé.
Mon mal-être, ma solitude, ma peur de l'avenir, le fait que je m'en sorte plus, que je n'ai pas l'impression d'être épaullée, mon incompétence, mon besoin de perfection, mon bordel sentimentale, amicale, familiale, mon incapacité à gérer mes parents, à savoir quoi leur dire, que je veux pas grandir, que j'ai peur, j'ai peur, Maman, j'ai peur putain, aide moi !
Maman a été surprise du drôle de portrait que je lui ai dressé.
Pour
elle, sa fille est une "winneuse", c'est la seule des quatre qui sait
ce qu'elle veut faire et pourquoi. C'est la seule selon elle qui ira
jusqu'au bout. C'est la dernière, celle qui grandit dans sa plus grande
joie, celle au plus grand sourire, aux humeurs simples, au coeur et à
l'amitié simple. Celle qui veut toujours aller de l'avant, la plus
sociable..
Et Paf !
Maman apprend que dans ma cabosse, cela ne tourne pas bien rond.
Cela tourne même carrée.
[ ... ]
Je ne pourrais jamais terminer ce texte, car mes humeurs changent au fil des heures..